2013 - Birmanie

BIRMANIE

La Birmanie, c'est la découverte d'un monde où le sourire est roi et les habitants prévenants, aimables ou indifférents au pire.

C'est la découverte d'un monde en flagrant délit d'ouverture au monde, ou à un autre monde, celui notamment des touristes. Cette ouverture datait d'une année, voire une année et demie au plus que les restaurateurs, chauffeurs de taxi, hôteliers ou la simple personne dans la rue s'ouvrait à la discussion sur leur vie, leur gouvernement, la corruption, le pays vendu aux chinois exploitants les ressources premières et les marchés d'infrastructures. Reste un espoir, l'élection présidentielle de fin 2015 avec le potentiel avènement de Aung San Suu Kyi, la grande Dame vénérée.

En tant que touriste, on ne sent rien de cet état de fonctionnement de type "junte militaire" même si actuellement officiellement, la Birmanie est dirigée par un gouvernement démocratique mais pour eux, ils me le disaient clairement, c'est encore une dictature.

Le pays s'est ouvert et les sites touristiques tels que le lac Inlé et Pagan sont déjà complètement voués à l'accueil des touristes mais devant les hôtels et pensions sursaturés de touristes juste avant nouvel an, le patron d'une petite agence de touriste me propose une chambre dans un village flottant dans le sud du lac. Il fera quand même 15 téléphones à ma demande pour trouver un seul lit de libre dans cette ville, mais sans succès comme il me l'avait prédit avant de commencer. Dans ce vrai village à l'écart des grands afflux de touristes, j'ai passé cinq jours déconnectés au sens propre comme au sens figuré. Le temps s'est étiré, tranquille, reprenant sa place.

Au centre.

Dans le train qui s'en va cahin-caha, relique du passé, on pourrait cueillir les fleurs le long de la voie en roulant. Mais ça bouge tellement qu'une famille est obligée de dérouler une paillasse sur le sol du wagon pour sortir tous ces petits plats qui composent le repas birman. Voyant le sourire des deux touristes du wagon devant cette scène du quotidien, ils nous invitent à partager leur repas, un bol de riz avec tous les à-côtés. Finir son bol fait redémarrer le processus. Tout cela dans des magnifiques échanges de sourire.

Ça vous étonne si je vous dis que c'était le meilleur repas que j'aie mangé ?

J'ai pris un simple bol de sourire et j'essaie de le vider aussi souvent que possible depuis, pour qu'il se remplisse… toujours !