2014 - Mustang

MUSTANG (Népal)

Retour au Népal 10 ans après mon 1er passage, plus précisément cette fois au Mustang. Pour ce voyage, la donne est un peu différente avec un choix de la destination à 2, voyage en duo et initiation double et réciproque.

Un grand changement par rapport à mes voyages-aquarelle solitaire habituels. Mais l’approche par rapport est finalement relativement proche, juste un peu moins fréquente dans la journée et dans les enfilades de journées.

Le Mustang représente ces dernières vallées « perdues » dans l’Himalaya, ces vallées-royaume d’antan mais de nos jours de moins en moins perdues car ici, une piste le traverse du Sud au Nord, notamment financées et construites par les chinois, où par un dernier col, elle bascule dans le Tibet. Mais avant la route, il y a les paysages très forts, imposants de ces montagnes totalement minérales parsemées de petites « oasis » que sont les villages et les chams qui les entourent aux couleurs des moissons et des arbres, type de bouleaux se parant des couleurs jaunes éclatantes ! Les contrastes de couleurs sont étonnants, très présents et renforcés par les sommets enneigés de quelques 8'000 qui pointent plus derrière ou qui nous submergent quand nous sommes tout près.

Cette piste, pour les locaux, c’est l’accès à la distance facilitée, aux soins médicaux également, à un ravitaillement plus facile pour les personnes âgées restées sur place pendant l’hiver.

Mais c’est également l’apparition de certains bien commerciaux totalement absents avant. C’est surtout l’apparition et la dispersion d’une culture globalisée ou globalisante symbolisée par la présence quasi incontournable du téléphone portable, je parle du smartphone, évidement.

Durant notre trek, pratiquement à chaque pause, les porteurs le consultent ou se prennent en photo. Le muletier aura fait les 15 jours de marche, des écouteurs dans les oreilles, la musique étant locales pour les quelques extraits que nous avons entendus.

Et quand un Guru Rimpoche important, nous dit-on, fait la tournée des monastères de la vallée, des milliers de photos sont prises, des heures de film sont tournées. Et pour peu que la discussion avec la tenancière d’un restaurant de Lo-Mantang s’oriente dans cette voie, elle nous montre, avec fierté, son mari, père, beau-frère faisant partie de la cohorte des suiveurs du Saint Homme, maniant son e-phone avec plus de dextérité que moi !

C’est évident, ça change et va changer mais pour quoi ? jusqu’où ? à quelle vitesse ? pour quel résultat dans la culture et la société bien organisée de ce petit royaume, anachronisme du XXIème siècle ?

Que se passera-t-il quand le roi, âgé et malade, mourra ?

10 ans après mon 1er passage au Népal, 5 ans après la découverte du Bhoutan, ce voyage me laisse avec beaucoup de questions sans réponses.

J’y retournerai …